Éveil aux langues E4 – Ha'amātau i te reo rau

Les mots d’une langue, à l’oral, se composent de sons distinctifs que l’on peut prononcer isolément, les phonèmes. Par exemple, le mot français bras, prononcé [bra], est composé de trois phonèmes : [b], [r] et [a]. En combinant ces sons autrement, on peut fabriquer également en français les mots oraux suivants : rat [ra], bas [ba], art [ar], bar [bar], barbe [barb], rab [rab], arabe [arab], arbre [arbr], abat [aba], baba [baba], barbare [barbar]. 


Grâce à ce procédé, chaque langue du monde utilise un stock limité de phonèmes, qui n’ont pas de sens, pour fabriquer, par combinaison, un nombre illimité de mots qui ont du sens. Le nombre et la nature des phonèmes varient selon la langue considérée. En moyenne, les langues utilisent environ une trentaine de phonèmes. Aux deux extrémités des systèmes phonologiques représentés dans les langues du monde, on trouve le pirahã (langue d’Amazonie), avec 10 phonèmes, et le !Xu (en Afrique du Sud), avec 100 phonèmes (Vaissière, 2006, p. 11). Le français, dans ses variétés dialectales, utilise 27 à 33 phonèmes selon les régions et les générations (ibid.). Le français standard compte 36 phonèmes.


En tahitien standard, on dénombre 9 consonnes et 5 voyelles qui sont brèves ou longues. Cependant, dans la réalité des usages, le tahitien s’enrichit de nouveaux sons. Le [k] et le [s], par exemple, sont fréquemment entendus dans les mots empruntés (ex. kiro kilo, fa'akirikiri, reka, seri chéri, sekenehene second hand, etc.). Certaines successions de voyelles ont produit des diphtongues qui se sont stabilisées dans la prononciation contemporaine. Nous verrons cela dans une prochaine leçon.

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